Matabiau, par Rolande Moreau

Ils étaient venus nombreux : une colonne s’était formée sur le trottoir, longue file indienne, rangée tant bien que mal le long du mur d’enceinte d’un imposant amphithéâtre romain, vieux de deux mille ans. L’ombre rare en cet après-midi de juin ne permettait pas de les abriter tous, et le soleil qui s’était levé tôt, les frappait à présent de plein fouet, sans pour autant entamer leur détermination.

Ils étaient venus de loin pour cette fiesta, et entendaient bien patienter le temps qu’il faudrait avant de pénétrer dans l’enceinte.

Il y avait là une foule composite, une assemblée de personnes de tout âge et de tout horizon. Beaucoup d’enfants : c’étaient eux que l’on remarquait en premier. Des écoliers en sortie de classe, escortés par leurs institutrices ; des petits de CP qui se tenaient sagement par la main deux par deux, tandis que leurs aînés, plus délurés, donnaient du fil à retordre à leurs accompagnateurs. Les garçons, fidèles à leur image d’incorrigibles garnements, essayaient de sortir du rang, d’organiser de petites courses poursuites pour tromper l’attente. Une sortie scolaire, surtout si elle comprenait un spectacle comme celui qui les attendait, décuplait leur excitation. Un groupe, plus inspiré que les autres, mettait en scène un simulacre de corrida. Un petit brun nerveux, épaules rentrées, tête baissée, poings serrés sur le dessus du crâne et index tendus vers l’avant, tapait du pied en poussant des mugissements furibonds, avant de foncer vers le chandail rouge que son acolyte, un grand échalas goguenard, agitait sous son nez.  Le spectacle improvisé faisait les délices de leurs camarades qui avaient formé un cercle d’aficionados autour d’eux. 

Des grands de troisième avaient également fait le déplacement avec leurs professeurs ; forcés de cohabiter avec les gamins turbulents, ils leurs lançaient des regards agacés et prenaient un air dédaigneux quand les chahuts troublaient leurs conciliabules. Eux qui naguère s’étaient livrés aux mêmes débordements, avaient à présent d’autres préoccupations et manifestaient bien peu de tolérance pour ces jeux puérils et bruyants. Certains se tenaient eux aussi par la main, deux par deux, et se regardaient les yeux dans les yeux, ravis que cette escapade hors des murs du collège leur donne l’occasion d’échapper aux leçons.

Au milieu de toute cette population juvénile, les adultes tâchaient de se composer un rôle. Hormis les couples poussant des landaus qui restaient concentrés sur le bien-être de leur progéniture, il y avait bon nombre de parents apparemment amusés de côtoyer cette belle jeunesse. Des mères diligentes fournissaient à leurs enfants de savantes explications sur l’édifice dans lequel ils allaient prendre place, les événements qui s’y déroulaient d’ordinaire, et celui auquel ils allaient assister aujourd’hui.

Depuis quelques minutes, les passagers de plusieurs autocars étaient venus grossir les rangs : des bataillons de seniors en goguette, tout aussi remuants que les écoliers, se taquinaient et riaient aux plaisanteries de l’un d’entre eux qui jouait les jolis cœurs auprès de ces dames, en leur racontant ses dernières prouesses avec force moulinets de bras. Il avait dû échapper de justesse à un poursuivant coriace, car il mimait une fuite éperdue, suivie d’un combat titanesque. Ses congénères impressionnés l’écoutaient, médusés.

Ces visiteurs occasionnels, joyeux et décontractés, se distinguaient d’un autre clan que l’on reconnaissait aux logos apposés sur leurs T-shirts, en grosses lettres rouges, violentes, agressives, qui tranchaient puissamment avec le fond blanc, telles des lettres de sang souillant le coton immaculé. Tous les membres de cette congrégation arboraient la même casquette, et certains portaient ce qui ressemblait à des banderoles enroulées autour de leur mât. Leur tenue affichait la nette volonté de se distinguer des autres participants : ceux-là appartenaient à un cercle de membres soudés, des militants actifs et motivés. Ils ne se trouvaient pas là par hasard : ils étaient en mission. De leurs conversations animées s’échappaient de vifs éclats de voix : on eût dit qu’ils peaufinaient comme des cris de guerre. L’un d’eux, qui semblait être le chef, remit à ses ouailles des liasses de feuilles, flyers ou prospectus, qu’ils entreprirent de distribuer à la ronde. S’ensuivirent de longues discussions, qui enflammèrent la colonne immobile : les seniors, jusque-là débonnaires, retrouvèrent soudain la verve de leurs années estudiantines.

Le passage d’une grosse berline tractant une remorque, sorte de van ou de bétaillère, fit soudain taire toutes les conversations : les regards se tournèrent vers le véhicule, les attitudes d’abord se figèrent, puis un frémissement parcourut le cortège.

« C’est lui ! Il est arrivé ! C’est Matabiau ! »

La voiture disparut derrière l’édifice et il fallut encore attendre un bon moment avant qu’enfin les lourdes portes à doubles battants ne s’ouvrent dans un grincement sonore, préambule au spectacle que tous attendaient. La foule qui avait docilement patienté au pied des vénérables murailles, oubliant maintenant sagesse et discipline, se précipita pour s’engouffrer dans le large couloir où une fraîcheur bienvenue l’accueillit momentanément. Il y eut des cris, des bousculades, des protestations ; une frénésie palpable, comme l’arène millénaire en observait chaque fois qu’elle accueillait en son sein des foules assoiffées d’émotions. Des guides imperturbables parvinrent cependant à canaliser le flot désordonné le long des nombreuses travées d’accès, et en moins de temps qu’on n’aurait cru nécessaire, chacun fut dirigé vers une galerie circulaire qui permettait de repérer facilement sa place sur les gradins enroulés autour de la piste elliptique. Les anciens avaient bien fait les choses : quel que soit l’emplacement occupé, la vue n’était entravée par aucun obstacle et l’on pouvait parfaitement jouir du spectacle, en même temps que l’on admirait l’harmonie de la série d’élégantes arcades de pierre ouvertes sur le ciel. Le lieu inspirait le respect ; il résonnait des milliers de clameurs d’une foule exaltée et se souvenait des nobles combats et des glorieux sacrifices dont il avait été le témoin.

Une tribune d’honneur, aménagée dans la cavea, était encore inoccupée, mais bientôt on vit apparaître, en délégation, les représentants du conseil municipal au grand complet, précédés par Madame la Maire en personne. Fraîchement élue, elle avait tenu à assister à la cérémonie du jour, qui revêtait à ses yeux une signification hautement symbolique. Elle y avait convié un invité de marque qui fit son apparition, assis dans un fauteuil roulant porté par quatre personnes : on l’installa parmi les officiels. Un murmure se répandit dans l’assistance : on citait son nom avec un mélange d’approbation et de respect. Le Grand Cordoba, c’était ainsi qu’on le surnommait, était vêtu de la veste rutilante du toréro. Lui qui dans son pays natal avait fait résonner les arènes de clameurs enthousiastes, n’avait pas perdu de sa superbe, malgré l’accident qui l’avait privé de l’usage de ses jambes : ses cheveux blancs surmontaient son visage d’une auréole de lumière. Depuis peu, c’était un combat d’une toute autre nature qu’il menait vaillamment ; le vieil homme et la Maire s’étaient alliés pour soutenir une cause noble et courageuse.

La longue attente reprit. Il fallut s’armer de patience. En se faisant désirer, la star du jour jouait les divas et testait la résistance de son public. Mais celui-ci était bien disposé à lui passer tous ses caprices : il savait que le jeu en vaudrait la chandelle.

La réputation de Matabiau l’avait en effet largement devancé : on savait qu’on allait en avoir pour son argent. Puissant, dans la force de l’âge, armé d’une spectaculaire paire de cornes dont la couleur ivoire tranchait avec la robe noire moirée qui couvrait son corps, le taureau faisait sensation partout où il passait. On le disait d’allure impressionnante, terrifiante même : le représentant de la force brute, animale, farouche dont parlent contes et légendes. Une des incarnations de la bête redoutable. L’adversaire sauvage qui hante l’imaginaire collectif depuis la nuit des temps, l’archétype du monstre que l’homme doit affronter pour dominer sa peur et affirmer sa supériorité.

Du sang espagnol coulait dans ses veines : c’était là-bas qu’il était né, descendant d’une longue lignée de bêtes de combat. Un « toro » qui avait de la caste, un taureau né dans la finca de la famille Domecq. On racontait que son frère avait été deux fois gracié pour sa bravoure et sa noblesse car il était d’une combativité à toute épreuve : capable de se relever et de charger inlassablement, même affaibli par l’âpreté d’une longue lutte et le sang perdu sous la morsure cuisante des banderilles. Il n’avait malheureusement pas survécu la seconde fois, tant ses blessures étaient graves, et était mort dans l’après-midi, au lieu de finir tranquillement ses jours au ranch, comme taureau reproducteur. Son propriétaire pouvait être fier cependant ; une plaque portant le nom de son champion avait été apposée sur les murs de l’étable. 

C’était le frère de ce héros valeureux qu’étaient venus ovationner les spectateurs. Aujourd’hui, il allait devoir démontrer qu’il était digne de ses ancêtres couverts de gloire. C’était la première fois qu’il foulait le sable d’une arène.

Des coups retentirent derrière la porte de bois qui fermait un accès situé en contrebas de la piste. La foule retint son souffle. Un silence recueilli se répandit dans l’enceinte.

Dès que le champ fut libre, une silhouette noire bondit et fonça droit devant elle jusqu’au milieu de la piste, où elle s’immobilisa soudain, tous les sens en alerte. Elégant, fin et racé, contrairement aux mastodontes présentés dans les concours agricoles, l’animal n’impressionnait guère par ses seules mensurations : environ 1,40 m au garrot, la tête portée bien haut, il n’exhibait pas une musculature démesurée, un poitrail développé et massif se prolongeant par un cou tellement large qu’il se distinguait à peine du corps. Non. Matabiau était svelte, agile, d’allure athlétique. Il ne pesait guère beaucoup plus de cinq cents kilos ; mais cinq cents kilos de muscles et d’énergie, capables de se mettre en mouvement à la vitesse de l’éclair, de prendre l’adversaire le plus méfiant par surprise, et de le transpercer de part en part. Une vivacité à fleur de peau et un œil toujours aux aguets, il pouvait repérer instantanément le moindre signe de menace. Il respirait bruyamment : le souffle qui sortait de ses naseaux déposait de fines gouttelettes sur son poitrail. Il semblait nerveux, inquiet, secouait la tête pour envoyer valser les guirlandes que l’on avait enroulées autour de ses cornes.

Il lui faudrait du courage pour affronter ce qui l’attendait. En aurait-il, ou pas ?  Toute l’issue du rite sacré auquel on allait assister dépendait de la réponse à cette question.

Soudain, on aperçut un homme qui était lui aussi entré sur la piste. Personne jusque-là n’avait remarqué sa présence. Personne ne l’avait vu arriver, tant l’attention était fixée sur l’animal. Discret, immobile, les bras le long du corps, il semblait s’être matérialisé comme par enchantement.  Les regards se tournèrent vers lui. Il avança alors lentement vers la bête, qui se figea lorsqu’elle l’aperçut.

Mais où était l’habit de lumière ? L’or, les paillettes, les broderies ? Pas de montera non plus ? Ni de muleta ? Mais où donc avait-il caché le verdugo pour l’estocade ? Il semblait bien vulnérable face à une véritable machine de guerre. Il n’avait pas prévu de moyen de défense ? Avait-il dit adieu aux armes ? L’individu était bien négligent sur les questions de prestance, et peu attentif au protocole. Aucun panache ! Il n’avait rien du dieu des arènes qui fait se pâmer les jeunes filles. Il ressemblait à vrai dire à Monsieur tout-le-monde : il portait un simple jean et des baskets et ne paradait pas fièrement devant les spectateurs, tournant le dos au monstre, indifférent au danger, altier.

Pourtant la foule le salua d’un Olé ! enthousiaste. Il y eut des applaudissements et on entendit même fuser quelques acclamations. Certains qui le connaissaient bien crièrent son nom : « Christophe ! ». Cela n’eut pas l’air de flatter son égo : au contraire, posant un doigt sur la bouche, il fit signe aux aficionados de modérer leur enthousiasme, afin de ne pas effaroucher davantage l’animal.

Celui-ci manifestait en effet des signes grandissants de fébrilité. Ses narines se dilataient, il faisait deux pas en avant, deux sur le côté, reculait, semblant hésiter sur la direction à prendre. Un frisson parcourut son échine et il se mit à émettre des beuglements sourds, puis de plus en plus forts.

Loin de s’inquiéter sur son sort, l’homme commença à chuchoter. Un silence de cathédrale envahit les gradins. On aurait pu entendre une mouche voler. La foule tendit l’oreille : que pouvait-il bien dire ? Pourquoi parler si bas ?

Il répétait le nom du taureau ; d’une voix caressante, mais insistante, lancinante même, il l’appelait, l’incitait à venir à lui. A accomplir l’impensable. L’animal ne broncha pas. Il avait les yeux rivés sur celui qui lui faisait face dans l’arène meurtrière, les pattes enfoncées dans le sable maintes fois abreuvé par le sang de victimes glorieuses.

Alors, doucement, la main ouverte tendue devant lui, ce fut l’homme qui fit un premier pas, puis un second, puis un autre. Tout doucement, sans gestes brusques et sans cesser de bercer la bête de sa voix soyeuse, il réduisit la distance qui les séparait. Bientôt, entre eux, il n’y eut plus que trois mètres, puis deux, puis un. Tous les yeux étaient rivés sur les acteurs de cette scène improbable ; le silence chargé d’appréhension était épais comme la poix.

Les frissons redoublèrent d’intensité sur le dos de l’animal, et se propagèrent jusque dans ses jarrets : c’était tout son corps qui était affuté comme un rasoir, et on eût dit qu’il était prêt à mettre en pièces l’imprudent qui le confrontait, désarmé. Les naseaux expulsèrent un souffle plus court et plus puissant, les yeux se dilatèrent traduisant l’affolement de la bête traquée.

Cependant, il n’esquiva pas la main qui se plaça sur son museau. Il ne se déroba pas non plus lorsqu’elle remonta lentement vers son front pour aller se glisser entre les cornes et s’y poser à plat. La voix, toujours câline, la voix amie, cherchait à le rassurer, à faire taire ses peurs ancestrales, à contrer les réflexes violents acquis au fil des siècles de luttes.

Et la magie opéra : le contact fut rétabli. Matabiau accepta de relever le défi.

Le spectacle allait pouvoir commencer.

Le taureau puissant, le redoutable combattant, l’adversaire féroce, était à présent apaisé, doux comme un herbivore. Cet homme, il le connaissait bien. Il connaissait cette main qui tant de fois lui avait prodigué des soins, l’avait brossé, nourri, abreuvé. Il ne la craignait pas. Il savait qu’elle ne chercherait pas à planter des dagues dans sa chair, à le harceler de piques jusqu’à ce que, meurtri, martyrisé, étourdi par la douleur, et affaibli par le sang versé, il soit enfin prêt à recevoir le coup de grâce.   Non, aujourd’hui, devant les yeux ébahis des spectateurs, l’homme passa les bras autour du cou puissant et le serra en une étreinte emplie d’émotion.

 Ensuite, les choses allèrent très vite. Tous deux entreprirent d’exécuter une sorte de chorégraphie millimétrée, tant de fois répétée, toujours aussi féérique. L’homme se cala debout, bien raide, contre la croupe de l’animal, et tout en poursuivant ses caresses, y exerça une légère pression : son partenaire, saisissant la consigne, se mit à tournoyer avec lui, à s’enrouler doucement autour de lui dans un corps à corps étroit et complice. Ils firent un tour complet sur eux-mêmes, deux tours, et en ajoutèrent un troisième pour enchanter la foule. Tel un chat voluptueux, la bête tendait le cou pour mieux s’offrir aux effleurements de la main amicale.

La passe eut un succès immédiat : un murmure d’appréciation parcourut les gradins. Les écoliers s’étaient mis debout et agitaient de minuscules drapeaux bleu blanc rouge. Une petite fille aux joues roses de plaisir battait des mains et criait le nom des héros du jour. Même l’apprenti toréro de CM2 et son camarade taureau, à présent assagis, émerveillés, applaudissaient l’exploit du dompteur aux caresses enchantées. Quant aux collégiens amoureux, ils en profitèrent pour s’embrasser et s’étreindre avec fougue, afin de célébrer à leur manière la victoire de l’amour et de la tendresse. Le sentimentalisme étant contagieux, les seniors échangèrent des accolades, tandis que leurs épouses essuyaient une larme discrète.

Mais le matador au grand cœur et son coéquipier complice ne laissèrent pas à la foule le temps de s’ébaudir longuement : ils enchaînèrent aussitôt avec une autre passe, la seconde de leur combat en trois actes contre la coutume. Une prouesse plus surprenante encore attendait les spectateurs. Parlant cette fois à l’oreille de l’animal, l’homme prit la tête massive entre ses mains, et posa le front sur celui du taureau qui, connaissant le rituel, mit d’abord un genou en terre, puis l’autre, afin de permettre à son compagnon de grimper sur son dos : ensemble ils firent un tour de piste sous les ovations enthousiastes. Ils passèrent sous une énorme banderole sur laquelle les militants de l’association anti-corrida avaient dessiné la silhouette svelte de Matabiau au côté des lettres rouge sang sur fond blanc de leur logo. Ils saluèrent le triomphe de leurs champions en envoyant virevolter en l’air leurs casquettes au cri de « Vive Christophe, vive Matabiau, viva el Toro ».

La passe suivante nécessitait l’utilisation d’un accessoire que l’homme avait jusque-là tenu caché sous un morceau de tissus rouge qui pendait à sa ceinture. D’un geste expert et rapide, il l’en extirpa et l’exhiba devant le public ravi : il s’agissait d’une brosse de crin avec laquelle il se mit à frotter vigoureusement la robe moirée ; d’abord le cou, puis le dos, et enfin la croupe. Matabiau, comblé d’aise, s’allongea alors sur le sable, offrant ainsi son flanc aux bons soins de son bienfaiteur. Signe ultime de confiance, cette position qui le privait de toute possibilité de fuite ou de résistance, donnait la mesure des liens qui unissaient les deux êtres.

Vision improbable d’un animal réputé violent et imprévisible, rendu aussi doux qu’un agneau par l’homme qui lui avait permis d’échapper à son destin. En allant le chercher dans la ferme taurine où il était né, en l’élevant avec tendresse et humanité, il en avait fait un animal de compagnie, affectueux, fidèle. Inoffensif. Comme pour confirmer cela, l’homme s’assit entre les pattes de la brute sauvage qui entreprit de lui lécher les mains et lui aurait bien également léché le visage, s’il lui en avait été donné l’occasion.

« Tu vois, Matabiau, ne demande pas pour qui sonne le glas ; il ne sonne pas pour toi.  Aujourd’hui, c’est la corrida que l’on a mise à mort. »