Le Bugue : une Périgourdine d’adoption présente son premier roman
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Par Xavier Bonnel
Publié le 09/10/2024 à 17h51.
Rolande Moreau, originaire de Lille mais amoureuse du Périgord depuis 2007, a été professeure de littérature plusieurs années durant. Quasiment simultanément, elle s’est installée au Coux-et-Bigaroque-Mouzens et s’est lancée dans l’écriture d’un premier roman, « Vanille fraise », publié aux Éditions Maïa. L’auteure était présente à la librairie Marie et les mots du Bugue, vendredi 27 septembre, pour une séance de dédicaces.
Découverte de la Guadeloupe
Le titre du livre évoque la marque du maillot et les douloureuses rougeurs dues à une exposition imprudente au soleil des Caraïbes. Rolande Moreau raconte un joli moment partagé par des copines qui découvrent pour la première fois la Guadeloupe. Le récit est celui d’une femme romantique échappant à quelques mésaventures d’adolescente. S’il manque à cette proposition tropicale une petite dose de piment supplémentaire, le roman se lit facilement et donne le sourire. À emporter pour des vacances d’hiver sur une lointaine plage ensoleillée ou à lire au coin du feu pour se réchauffer.
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Vanille – Fraise
Dans son roman Vanille fraise, Rolande Moreau utilise un style littéraire qui
retient l’attention par son énergie narrative et son regard incisif sur les
comportements humains. L’autrice a choisi d’écrire sous un nom de plume. Elle
rend son livre particulièrement touchant en ayant donné son propre prénom,
Brigitte, à l’héroïne. Dès le début, le lecteur se demande ainsi « qu’est-ce que
l’autrice a partagé d’elle-même dans ce roman ? ».
Brigitte Jean est présentée comme une figure tyrannique, une véritable harpie,
mais l’autrice parvient à lui donner une humanité inattendue à travers les
péripéties saugrenues et tragiques qui jalonnent son parcours. Sa plume offre
un contraste entre le comique et la profondeur psychologique. Les dialogues
sont savoureux et les descriptions minutieuses.
Le roman commence par une journée chaotique entre retards imprévus,
humiliations professionnelles et mésaventure sous la pluie, révélant le
quotidien de Brigitte. Le style est vif, riche en anecdotes croustillantes et
ponctué de touches humoristiques. L’autodérision de l’héroïne crée une
connivence avec le lecteur, tout en abordant des thèmes universels comme le
vieillissement, l’identité et la réinvention de soi.
L’autrice fait voyager son héroïne dans les merveilleux paysages de Guadeloupe
qu’elle décrit avec une grande précision. Cette richesse descriptive transporte
le lecteur et offre une alternative à la morosité initiale du quotidien de
l’héroïne. L’autrice excelle à décrire les émotions par des détails concrets : un
sac Prada dégoulinant, des escarpins tachés, ou encore le parfum de la pluie
tropicale.
Derrière l’humour se cache une réflexion plus grave sur des thèmes comme la
retraite, le rôle des femmes dans le milieu professionnel et la pression des
attentes sociales. Brigitte Jean, avec son autorité exagérée et son refus obstiné
de la retraite, devient un symbole des tensions entre accomplissement
personnel et conformisme.
Rolande Moreau manie merveilleusement les mots. On retrouve bien les
compétences de la professeure de littérature par sa grande maîtrise narrative.
Le rythme est en effet parfois soutenu avec des phrases courtes et percutantes
et parfois, les descriptions sont très détaillées. Cette alternance de style reflète
parfaitement les humeurs et évolutions du personnage principal.
En conclusion, Vanille fraise est bien plus qu’un roman léger et humoristique :
c’est une exploration des transformations humaines que nous offre l’autrice
par sa plume agréable, sa sincérité et son authenticité.